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Ostéopathie et syndrome rotulien du genou

Le syndrome rotulien est un trouble qui touche l’articulation située entre le fémur et la rotule.

Cette pathologie se caractérise par le déplacement de la rotule hors de sa région anatomique. Par conséquent, pendant le mouvement, la rotule frotte fortement sur un condyle fémoral.

Le syndrome rotulien peut toucher un seul genou, mais le plus souvent, il touche les deux.
Il affecte principalement les femmes et les sportifs, notamment les sauteurs et les coureurs qui sollicitent fortement l’articulation en fléchissant le genou de manière répétée.

C’est l’un des motifs de consultation les plus courants pour les douleurs de genou.

Syndrome rotulien - Causes

Le syndrome rotulien est causé par l’inflammation du cartilage articulaire qui se trouve entre la rotule et le fémur. Il se caractérise par l’hyperpression de la rotule vers l’extérieur ou vers l’intérieur qui se produit lorsque la rotule n’est pas alignée.

Ce mauvais alignement peut être provoqué par plusieurs facteurs :
-La rotation interne du fémur ou la rotation externe du tibia ;
-Un mauvais positionnement du genou (genou en valgus, varus ou récurvatum) ;
-Des altérations de la forme de la rotule ou du fémur ;
-Un mauvais positionnement des pieds (pieds plats) ;
-Des traumatismes directs ou indirects ;
-Une faiblesse ou une rétraction musculaire (quadriceps, bandelette ilio-tibiale, biceps fémoral) ;
-Une rétraction ou une laxité ligamentaire.

Tout excès de flexion, d’accroupissement, d’écrasement et de sauts sera néfaste pour le cartilage de nos rotules.

Le syndrome rotulien touche donc les sportifs qui pratiquent la course à pied sur terrain dur ou accidenté, la marche sur dénivelés, le vélo, le rameur, l’aviron, l’haltérophilie, la natation (la brasse) le tennis sur quick ou ciment, le basket, le handball, les steps ou les squats, la randonné en montagne (sol accidenté).

On le retrouve aussi chez le sujet âgé causé par une fonte musculaire progressive, ceux qui passent du temps à bricoler (pose de carrelage) ou à jardiner accroupi, et chez les personnes susceptibles d’utiliser les escaliers de manière répétée.

La position genou fléchi prolongée peut générer ou entretenir ce syndrome : c’est le cas pour le jeune lycéen qui reste assis toute la journée, ou encore la conduite prolongée, le cinéma, les longs voyages en avion…

Syndrome rotulien - Symptômes

Les symptômes sont ressentis lors de l’activité physique ou du quotidien nécessitant de la flexion du genou, ou quand le patient se lève après être resté assis longtemps.

Aucun symptôme ne se manifeste au repos.

La douleur se situe sur l’avant du genou, surtout en partie externe, et peut irradiée le long de la cuisse ou vers le bas sur l’avant du tibia. Plus rarement, la douleur peut siéger en arrière du genou.

Ces douleurs peuvent s’accompagner :
-de craquementspseudo-blocagessensations d’accrochage (grincement).
-d’une sensation de genou « serré », provoquée par la position assise prolongée. 
-d’un gonflement du genou.
-du dérobement du genou du à la perte de tonus musculaire du muscle quadriceps.

La douleur est modérée ou temporairement très vive.

Si aucun traitement n’est effectué immédiatement, certains patients peuvent développer une rigidité et une limitation articulaire en plus de la faiblesse du quadriceps, ou même une dégénérescence du cartilage de la rotule, ou de l’arthrose.

Syndrome rotulien - Traitements

Traitement médical

Comme il ne s’agit pas d’une maladie il n’existe pas de médicaments pour le soigner ou le prévenir.

Votre médecin vous donnera des médicaments simplement pour soulager la douleur : des antalgiques et des anti-inflammatoires.

Il peut prescrire une attelle qui permet de maintenir la position centrale de la rotule.

Il pourra aussi vous proposer des infiltrations d’acide hyaluronique dans l’articulation du genou.

Lorsque le syndrome rotulien est avancé, de la rééducation avec un kinésithérapeute est alors nécessaire. Mais pas n’importe laquelle ! Il s’agit de renforcer le quadriceps sans faire souffrir le cartilage de la rotule. Le quadriceps doit être renforcé en isométrique (contraction sans mouvement), c’est à dire uniquement en extension et rien qu’en extension. Tous mouvements de flexion du genou en force est à proscrire absolument. Il ne s’agit pas de transformer la salle de kinésithérapie en salle de gym ! Votre kiné corrigera les déséquilibres musculaires et les déficits de souplesse.

Il pourra aussi utiliser les ultra-sons ou l’électrostimulation, ainsi que des techniques manuelles pour drainer et réduire l’inflammation. Certains complèteront avec l’application d’un tapping (bandage) pour corriger la position de la rotule.

Enfin, si nécessaire, le podologue pourra intervenir en fabriquant des semelles pouvant améliorer les problèmes posturaux et prévenir les douleurs articulaires à plus long terme.

Traitement ostépathique

L’ostéopathie permet, grâce à des manipulations et mobilisations articulaires, ainsi que des techniques musculaires, d’optimiser le centrage dynamique de la rotule et de diminuer la symptomatologie douloureuse.

Le syndrome rotulien correspond à un déséquilibre mécanique au niveau du genou. Celui-ci peut être du à un déséquilibre d’une articulation sus ou sous jacente qui se répercute ainsi sur le genou et est à l’origine du syndrome rotulien. Si on lève les blocages au niveau de ces articulations, on lèvera la compensation sur le genou et le syndrome rotulien s’en va de lui-même. L’ostéopathe ne va donc pas seulement se concentrer sur vos genoux. Il va aussi aller voir la colonne vertébrale, le bassin, les hanches, et les chevilles, les pieds, le système viscéral, etc… Son but est de rétablir un meilleur équilibre dans la posture afin que le poids du corps se répartisse de façon symétrique le long de la colonne vertébrale et dans les deux membres inférieurs. Une fois la posture rééquilibrée, il pourra travailler au niveau des différentes chaînes musculo-aponévrotiques du corps.

Le plus souvent, deux séances suffisent. Dans les cas plus avancés, il faudrait coupler l’ostéopathie à la kinésithérapie et/ou à la podologie afin de permettre au patient d’être soulagé durablement.

Syndrome rotulien - Conseils

Pendant la phase aiguë

Mettre le membre au repos le plus possible et éviter toute activité physique.

Ne pas appliquer de glace : en règle générale, pour les inflammations et les lésions de tous les tissus (muscles, tendons, ligaments), la glace n’est pas une bonne solution car le froid ralenti l’élimination des débris et la régénération des cellules.

En dehors de la phase aiguë

Si vous souffrez en montant les marches : pensez à poser le talon en premier sur la marche et non la plante du pied. Le transfert de poids sera plus favorable à votre rotule.

Quand vous vous relevez d’un canapé ou d’une chaise et que vous ressentez une douleur postérieure du genou (creux poplité) : pensez à faire quelques pas en extension forcée de la jambe, la douleur disparaît alors instantanément.

Ne pas stopper l’activité physique et pratiquer un sport adapté avec peu de flexion des genoux : la marche, nager le crawl (mais pas la brasse !) est bénéfique car les battements des jambes sont de la pure rééducation isométrique des quadriceps. On évite la course à pied sur terrain dur ou accidenté, la marche sur dénivelés, le vélo, le rameur, l’aviron, l’haltérophilie, le tennis sur quick ou ciment, le basket, le handball, les steps ou les squats, la randonné en montagne (sol accidenté).

Éviter les sur-sollicitations : Les sols souples sont à favoriser, mais les escaliers, le bricolage ou le jardinage qui nécessitent d’être en position accroupi sont à reporter.

Porter une genouillère ? Courir avec une genouillère est l’une des façons de soulager un syndrome rotulien provoqué par une rotule désaxée. Mais attention, pas n’importe quelle genouillère ! Elle doit être conçue pour éviter d’exercer une pression sur la rotule, elle doit pouvoir la maintenir sans compresser le genou, et elle doit être légère pour ne pas entraver le mouvement de la course.

 Perdre du poids.

Rééducation au quotidien

Il est important de renforcer le quadriceps au quotidien. Il ne faut surtout pas mettre le genou au repos complet : cela pourrait entraîner un déconditionnement physique, une augmentation du déséquilibre musculaire et une aggravation des symptômes.

Le muscle quadriceps doit être renforcé en contraction isométrique, c’est-à-dire sans mouvement. Tout mouvement en force du genou et surtout en flexion est à proscrire.

Extension du genou

Parfait lorsque l’on est au bureau ou à l’école, cet exercice permet de renforcer les quadriceps et surtout son vaste interne.

Assis sur une chaise, vous contractez le quadriceps en tendant la jambe à l’horizontale, le pied en légère rotation externe, et vous tenez la position 30 secondes. Vous répétez l’exercice 2 à 3 fois de chaque côté, et vous répétez le protocole tous les jours.

Exercice de la chaise

Le dos est contre un mur et le reste du corps mime la position assise. Les jambes sont fléchies à 90° donc le genou ne doit pas dépasser la pointe du pied. Maintenez la position 30 à 60 secondes, et répétez l’exercice 2 à 4 fois.

Etirement

L’étirement des muscles quadriceps et ischio-jambiers permet, en plus des contractions isométriques, de rétablir l’équilibre entre les muscles fléchisseurs et extenseurs.

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